Si vous ne respirez pas, vous ne vivez pas, si vous respirez mal, vous vivez mal" : cela s'applique à tous les êtres humains sur terre, et encore plus dans l'eau. La respiration en style libre est peut-être la plus complexe à structurer car elle nécessite une parfaite adéquation des rythmes et des mouvements.
L'établissement d'un rythme respiratoire correct est donc la première étape à franchir pour établir une confiance agréable (ou du moins acceptable) dans l'eau.
- la respiration dans l'eau
- la résistance de l'eau
- exercices pour apprendre à respirer
- respirer en nage libre
La respiration dans l'eau
La respiration correcte dans l'eau est un obstacle à surmonter pour de nombreuses personnes car elle est souvent cachée dans l'inconscient, peut-être liée à un mauvais souvenir du passé qui n'a jamais été traité. A partir d'un choc désagréable avec l'eau dans l'enfance, se structurent inconsciemment des limites à l'efficacité de la natation et des freins à une évolution correcte de la technique, ainsi qu'à la conscience de ses gestes.
Cette mauvaise mémoire se manifeste par un réflexe dicté par l'instinct de survie qui, sur le plan mécanique, se traduit par l'incapacité à respirer correctement.
Dans tous les cas, quelle que soit la cause, l'important est de pouvoir identifier le problème et d'intervenir avec des solutions efficaces.
Résistance à l'eau
Au niveau inconscient, l'être humain dans l'eau identifie l'inspiration comme "bonne" et l'expiration comme "mauvaise". En effet, le fait de rejeter de l'air est assimilé à une "perte" et l'expiration se produit donc presque par accident, de manière inefficace.
En pratique, ce que vous pensez faire n'est pas exactement ce que vous faites. Il n'est pas facile de développer un chemin de conscience concernant une respiration vraiment efficace, et encore moins de surmonter de vieux blocages psychologiques.
Mais ce n'est pas impossible.
Il faut d'abord prendre conscience de ce que l'on fait réellement et le comparer à ce que l'on croit faire. Pour apprendre à souffler fort, il faut vaincre les résistances psychologiques (faire quelque chose de "mal") et physiques. En effet, la densité de l'eau est environ 800 fois supérieure à celle de l'air. Si ce chiffre est difficile à comprendre, il suffit d'essayer de passer la main par la fenêtre de la voiture lorsqu'on roule à 100 km/h. Cependant, la résistance perçue (liée à l'air) est encore loin de celle que l'eau impose, tant au mouvement de notre corps vers l'avant qu'à la sortie de l'air de nos voies respiratoires.
Si l'expiration dans l'eau est effectuée avec la même faible intensité que celle que nous utilisons dans la vie terrestre, elle n'atteindra jamais le but recherché. Il est donc nécessaire d'utiliser les muscles respiratoires avec des intensités différentes pour obtenir une expiration utile. En bref : il faut vaincre la résistance de l'eau !
Exercices utiles pour apprendre à respirer
Pour atteindre le résultat souhaité, vous pouvez faire
- des exercices respiratoires de base, assis ou allongé, en forçant simplement la phase expiratoire
- ou utiliser d'autres styles de nage pour prendre conscience des rythmes et des mouvements. Par exemple, on peut nager la brasse et préparer la respiration avec une expiration forte et longue, en veillant à garder les pouces ensemble dans la phase d'étirement, puis en rapprochant les mains en levant la tête, pour favoriser un rythme correct du mouvement. Si les pouces ne restent pas ensemble pendant la phase d'étirement, la nage commencera avant que la tête ne se lève et l'expiration sera presque nulle : l'expiration sera effectuée à la hâte juste avant l'inspiration, le visage déjà hors de l'eau.
- le dos crawlé peut être utilisé pour établir un rythme respiratoire coordonné avec celui de la nage. Si, par exemple, en nage libre, on respire préférentiellement du côté droit, pendant la nage sur le dos, on inspire à chaque fois que le bras droit sort de l'eau et on expire à chaque fois que le bras gauche sort de l'eau. L'objectif est de rendre la respiration continue et sans blocage, afin que la nage soit également continue et sans pause.
C'est donc la respiration qui détermine le rythme de la nage.
La respiration en nage libre
Une fois que vous avez compris ce que vous pouvez et surtout ce que vous ne pouvez pas faire, vous pouvez essayer d'appliquer à la nage libre certaines des astuces développées dans les exercices précédents.
Une petite suggestion pourrait être d'effectuer une inspiration très courte en nage libre et une expiration plus longue. Si vous inspirez tous les 2 coups, l'air stocké ne sera que l'air nécessaire pour arriver à l'inspiration suivante : vous n'avez pas besoin de plus.
La respiration devient le métronome qui rythme la course et aide à la coordination des mouvements. Lorsque l'inspiration est excessive, le mécanisme se bloque. Si, par exemple, on pense à inspirer excessivement en courant, la conséquence est immédiate. Il en va de même en natation : l'essoufflement en est la conséquence. L'essoufflement est la conséquence d'une respiration inefficace et est donc une réponse qui nécessite fortement de poser une (ou plusieurs) question(s).
À ce stade, deux voies s'offrent à vous
- persister à "nourrir" le problème en ralentissant simplement le rythme et l'intensité pour survivre, en reconnaissant le "sous-rythme" comme naturel ;
- intervenir et bouleverser les habitudes en s'attaquant au problème et en cherchant sa (ses) solution(s).
L'une a un avenir, l'autre n'en a pas.
Prendre note des réponses et trouver ensuite les questions est un chemin à rebours. Une fois qu'une sorte de tranquillité intérieure a été structurée, la logique question-réponse devrait trouver le bon équilibre, permettant à la curiosité et aux idées de naître d'une connaissance de soi de plus en plus profonde.
Mauro Lanzoni, ENDU Channel.